• Salar de Uyuni

    Du 29 décembre 2015 au 2 février 2016

     

    Attention ! : article par "Laurent le bavard" :)

     

     

    Après une semaine relativement oisive passée au camping Colibri de La Paz, la route nous démange de nouveau et nous voici repartis avec nos compères de route de AlaskaWilds et Off-the-maps. Nous faisons d’abord un petit crochet de quelques jours par le Chili, et la province Putre et Parinacota, à l’extrême nord du pays. Ensuite, nous nous dirigeons vers ce que nous considérons tous comme un des moments forts de nos aventures : le Salar d’Uyuni et le Sud Lipez ! Pour beaucoup d’overlanders, ces lieux suscitent admiration et appréhension à la fois : l’admiration de part les paysages sauvages, les terres arides et couleurs magnifiques, et l’appréhension de la panne au beau milieu de rien, à des heures et des heures de pistes (relativement) difficiles du premier semblant de début de village… Ces pistes sont réputées pour être très dures pour les suspensions et pneumatiques, et les crevaisons sont légions. C’est pourquoi beaucoup de voyageurs se lancent à l’aventure en « convoi » de plusieurs véhicules pour pouvoir se dépanner et s’échanger les pneus de secours au cas où… Nous ne dérogerons pas à la règle avec nos camarades de route, sauf que les pneus tous neufs de Günter et Sissi sont incompatibles avec notre voiture, et que ceux de Sabine et Andy sont plus lisses que le crane d’un chauve.

     

    Et comme nous sommes maintenant des aventuriers avertis, nous décidons de prendre les petites routes et de passer par l’entrée des artistes au nord du Salar pour éviter les foules de touristes d’Uyuni… Quelle bonne idée nous avons eu là : pour être clair, si pratiquement personne ne passe par cet endroit il y a une bonne raison et nous allons le découvrir. La route se transforme très vite en piste, qui se transforme en hors piste, qui se transforme en désert de sable bien meuble (et on est toujours à une centaine de kilomètres de l’entrée du salar). Bon, on m’a toujours dit qu’avec nos LandCruiser on passera partout, ils peuvent même grimper aux arbres !! Le problème c’est que y’a pas d’arbres en vue ! Que du sable, une route qui a été emportée par une rivière aujourd’hui à sec, et un semblant de village au loin… Des jeunes en moto passent tant bien que mal, et quand on leur demande par où on passe pour rejoindre la route, ils nous sourient et nous font comprendre que c’est ça la route ! Nous nous replions donc sur une solution de secours et suivons de gros camions agricoles qui traversent cette pampa. Le problème là c’est que ces messieurs n’ont pas les mêmes techniques de franchissement que nous : tout est dans la puissance et le passage en force. Ils fendent littéralement les 30/40 ou 50 cm de sable meuble en faisant mugir les 600 chevaux de leurs moteurs, s’ensablent, puis passent une demi-heure à se sortir pour mieux repartir… Je vous laisse imaginer l’état des « pistes » après leur passage ! Des ornières plus hautes que les genoux, des trous ou tas de sable déblayés. On se fraye tant bien que mal un passage à coté de leurs traces, mais arrivons devant un croisement de rivière asséchée, environ 30 m de large et deux bons mètres de profondeur. A ce moment là on ne fait déjà plus trop les fiers, et après reconnaissance on réalise que c’est même difficile à traverser à pied car le sable est vraiment traitre, et que la « piste sahara » continue encore sur plusieurs kilomètres. Histoire de nous achever, un vieux paysan arrive à vélo, il nous guettait depuis un moment. Il nous explique que la « route » est derrière nous et qu’il ne s’aventurerait plas plus loin avec nos véhicules à notre place (enfin c’est ce que nous comprenons…) C’est à ce moment là que nous avons tous décidé que nous avions eu assez d’aventures pour aujourd’hui et qu’il ne valait pas la peine de risquer de se retrouver bloqués au fond d’une rivière, à deux heures de pistes de la première route… Nous voici donc plus ou moins gaiement de retour sur la « route des touristes » pour accéder au Salar !

     

    Là ça va, y'a toujours une route (si si!)      Ici aussi ça va, on trouve un semblant de piste      Là part contre...

     

    La "piste B" empruntée par les camions      Concertation puis demi-tour      Heureusement le paysage est sympa

           

    Nous arrivons donc à Uyuni ce 31 décembre, non sans quelques pertes en ligne : nous avons littéralement perdu Sissi et Günter dans les bouchons à Oruro. Et comme on ne s’était pas compris sur le lieu de bivouac du soir nous ne sommes donc plus que deux voitures… Après une rapide pause douches + courses, nous nous rendons au cimetière des trains où nous savons pouvoir camper et avons appris la présence d’un abri pour se protéger du vent. Arrivés sur site nous croisons les quelques derniers touristes encore présents en cette fin de journée (un groupe de Japonais) et prenons nos aises dans l’abri. Au beau milieu de l’apéro (qui fut long je vous l’accorde) on entend du bruit autour des voitures… Ni une ni deux, on sort jeter un œil et constatons un vieux touriste Japonais perdu : il avait été « oublié » par son groupe… Le temps de se faire comprendre sur l’adresse de son hôtel en ville, je le ramène auprès des siens pour qu’il aille fêter la nouvelle année ailleurs que dans un dépotoir de train (pas comme nous quoi !). Dernière Bonne Action de 2015 !

     

    Nous préparons ensuite notre repas de nouvel an : des pâtes carbonara et sauce légumes maison! C’est à peu près tout ce que nous avons pu trouver à cuisiner, mais sommes tout de même plus que satisfaits ! Ajouter à cela une bouteille de Pisco et une de vin rouge, les environs 4000m d’altitude, la fatigue et le fait que nous n’avions plus vraiment bu depuis des lustres, et vous avez 4 voyageurs bien torchés au milieu d’un cimetière de trains ! Sacré souvenir (mais pas beaucoup de photos malheureusement, allez savoir pourquoi)!

     

    Notre abri de nouvel an      Le cimetière des trains      Le cimetière des trains

     

     

    Le lendemain, c’est donc la tête un peu vaseuse que nous nous rendons sur le fameux salar. Première impression : nous ne serons jamais vraiment seuls. En effet, les LandCruisers des tours opérateurs sont partout, par dizaines, et déversent leurs touristes dans les principaux sites d’intérêt du salar. Nous nous dirigeons donc vers les confins nord du salar, hors des circuits touristiques et nous posons autour de l’isla Pescador (île du pêcheur), avec le fol espoir d’y trouver nos compères Alaskiens. Point de voyageurs ici. Nous profitons du calme des lieux pour faire quelques photos idiotes comme tout le monde sur le salar (on reste des touristes dans l’âme) avec nos petits suisses…

     

    A l'entrée du salar : un monument pour le Dakar      Sabine, Andy et Zora à gauche; Lise, Laurent et Dumbo à droite      Nos mascotes en plein désert de sel

     

    Un petit tour de balancoire?      Le making off de la balançoire      Ils sont pas beaux nos Toy?

     

    Un vrai petit diable!      Si petite qu'on pourrait l'écraser!      C'est bien beau de faire de photos idiotes mais faut aussi songer à laver le linge!

     

     

    Alors concernant le salar, hormis le coté archi touristique que vous pouvez éviter si vous avez votre propre véhicule, mon opinion est assez partagée : les premiers tours de roues sur le sel sont amusants, et les photos idiotes sont rigolotes à faire, mais au final, ça ne casse pas trois pattes à un canard tout ça. C’est donc un peu dépité que le lendemain, juste avant midi, je me lance dans l’exploration / ascension de l’ile du Pêcheur, et là tout change une fois au sommet. Sans parler de la balade qui en soit est très intéressante, avec des dizaines de cactus à épines géantes, c’est surtout le spectacle du panorama à l’infini qui vous cloue : aussi loin (très loin) que porte votre regard, tout est plat, à l’exception des quelques iles ici et là. Le soleil à son zénith se reflète dans le blanc du sel qui semble d’ici immaculé. Le ciel est totalement bleu, pas ou très peu de nuages, une brise fraiche vient compenser la chaleur des rayons solaires, et le silence est saisissant ! Rien, on n’entend absolument rien, hormis un oiseau de temps à autre. Le calme absolu ! Superbe !

     

    Vue depuis la Isla Pescador, le sel à l'air bien blanc de là haut!      Vue depuis la Isla Pescador, le sel à l'air bien blanc de là haut!

     

    Couché de soleil sur le Salar de Uyuni      Couché de soleil sur le Salar de Uyuni

           

    En redescendant, je me rends compte que mes compagnons sont tout excités : il y a eu un miracle ! En effet, notre téléphone à, contre toutes attentes dans ce coin perdu, attrapé un peu de réseau et nous avons reçu un email de Sissi nous annonçant qu’ils sont à Uyuni, et nous donnant rendez vous au cimetière des trains.

     

    Nous voilà donc tous réunis autour d’un apéro dans notre bon vieil abri, juste parfait avant de se lancer sur la route des lagunes !

     

     

    (Je vous avais prévenu, Laurent est un bavard)

     


  • Commentaires

    1
    Claude
    Jeudi 18 Février 2016 à 05:33
    Ahah j'adore l'humour pour écrire les articles !!! Trop cool votre dernière BA de 2015 ......et encore des photos magnifiques et des rigolotes !!! J'achète ! !!! Euh ....je partage .....gros bisous
    2
    mémé lolo
    Jeudi 18 Février 2016 à 14:22

    Laurent a dû s'éclater avec son 4x4 dans le désert. Concernant le Japonais, ça me rappelle quelque chose (three, three, il n'y a que Lise qui peut comprendre.....winktongue). Sont quand même gentils ces touristes français de l'avoir ramené. J'ai bien ri en lisant cet article, et les photos au top

      • Christian
        Jeudi 18 Février 2016 à 21:22

        Ah ces japonais !

    3
    mamie cricri
    Jeudi 18 Février 2016 à 16:32

    bravo et merci Laurent   votre tour dans le désert me fait froid dans le dos........ mais de belles photos.....bravo pour votre BA de 2015 !!!!bisous bisous

    4
    nanuq-on-tour@web.de
    Jeudi 18 Février 2016 à 17:51
    Hi frenchies!
    Thanks to Lises explanations I "saved the page"...
    We just arrived at Rio Grande, will have lunch and go on, probably till the ferry today. Take care!!! Veronika and Michael
      • Jeudi 18 Février 2016 à 18:29
        Great! We got all we needed in Ushuaia so we'll leave soon, hoping to reach the border tonight!
    5
    venin
    Vendredi 19 Février 2016 à 09:05

    article juste parfait, j'adore la photo de Lise sur la Balancoire..... bises

    6
    Mamie MW
    Vendredi 19 Février 2016 à 23:10

    Quelles émotions! une fois de plus c'est Super,mais quelle expédition ...Cette conduite...Dans l

    le sable , Oh yié..;

                      (  Les bavards peuvent aussi faire  des choses Bien.) Merci pour cet exposé.

     

     

    7
    marie et rod
    Mercredi 18 Mai 2016 à 01:22

    ah, j'ai adoré aussi (je parle de l'article) !

    nous aussi nous sommes allés sur le Salar avec les laca ( san martin de los andes) ; nous y sommes restés 3 jours et trois nuits et avons été impressionnés par ce silence "assourdissant" ; avons fait quelques pétanques en buvant du pastis trouvé à uyuni.

    Sommes de nouveau en Argentine après quelques jours au Paraguay. Comment va Lise ? et la vente du Tojota, ça s'est bien passé ? bisous

    Serons en France de fin juin à fin septembre avant de revenir...

     

      • Mercredi 18 Mai 2016 à 22:15

        Bonjour!

        Merci pour les nouvelles. De notre côté tout va bien, nous avons tous les deux repris le boulot et je me porte plutôt bien (bon 2ème crève depuis qu'on est rentré mais rien de grave).

        La vente du Toyota s'est bien passée, du moins nous avons eu notre argent, la voiture elle est toujours sur le bateau!

         

        De la pétanque sur le Salar! On adore l'idée!

         

        Si vous passez par l'Alsace lors de votre retour, faites nous signe!

      • marie et rod
        Samedi 28 Mai 2016 à 13:57

        Nous sommes à Piriapolis, Uruguay, où nous laissons le camion 4 mois. Il nous a fait bien des misères : plus de freins encore une fois !

        Heureusement nous avons trouvé un petit garage en Argentine où le mécano a pu réparer pour pas trop cher. Le camion passait juste en hauteur pour entrer, ça a frotté un peu. Contente que la vente se soit bien passée.

        Mardi nous embarquons pour les Antilles, il nous tarde d'avoir chaud et de nous baigner dans une eau à 28° ! Arrivée en France le 16 pour moi et le 30 pour Rod. L'alsace n'est pas vraiment sur notre route mais qui sait ? Vous seriez également les bienvenus dans le sud ouest !

        Portez vous bien et prenez soin de vous ! tenez nous au courant concernant le petit bout.

        Gros bisous de nous deux

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