• Les sites pré-inca du nord du Pérou

    Du 05 au 15 + 24 octobre 2015

     

    A chaque fois qu'on s'apprête à entrer dans un nouveau pays, on entend des tas de choses de la part des habitants du pays que l’on quitte. Le Pérou n'échappe pas à la règle. En ce qui le concerne c'était globalement "ne vous attardez pas dans le nord, y'a rien à voir et c'est dangereux!"

    Bon ben ni une ni deux, on sort nos guides, on potasse un peu et on échange nos avis avec Veronika et Michael. Notre décision est prise, on n'écoutera pas les ragots et tout en restant prudents (comme d’habitude) on décide de passer un peu de temps dans le nord à la découverte de sites pré-inca.

     

    Premier obstacle : le passage de douane. Pas que la procédure soit compliquée (c'est toujours la même) mais l'organisation sud américaine a ses failles. Entre l'Equateur et le Pérou il y a une sorte d'accord. Venant de l'Equateur nous pouvons rouler jusqu'au Pérou et faire nos papiers de sortie là bas, il y a un agent Equatorien (et c'est l'inverse dans l'autre sens). Building tout neuf, places de parking... tout est bien fait. Sauf que ce lundi matin là, l'agent Equatorien n'est pas présent. Bon ben marche arrière et on retourne en Equateur (environ 5km) pour faire tamponner notre passeport avant de pouvoir entrer au Pérou...

     

    Lorsque nous sommes enfin légalement au Pérou, nous prenons nos quartiers chez Melba et Jacques qui vivent non loin de la frontière. Elle est Péruvienne, il est Suisse et nous restons 1 semaine sur leur propriété en bord de plage. On se repose, on profite et on mange de bonnes choses.

     

    Couché de soleil      Laurent et son ami Goloso       Laurent et la mer, une grande histoire d'amour

     

    Boulangerie au feu de bois     Au menu : langoustes      Les hommes en pleine préparation de l'itinéraire!

     

    Goloso, le chien périvien sans poil      Goloso qui chasse une otarie

                

    C'est là bas que nous fêterons mon anniversaire. Lorsque Melba l'apprend, elle s'empresse de nous préparer du Pisco sour, la boisson nationale du Pérou (et du Chili mais ne contrarions pas les Péruviens pour l'instant). J'ai aussi droit à un joli cadeau de la part de Veronika et Michael.

     

    Santé!      Laurent qui prépare mon poisson d'anniversaire      Le cadeau de Veronika et Michael

      

    Puis vient le temps de reprendre la route. Direction le musée du Seigneur de Sipán à Lambayeque (Museo National Tumbas Reales de Sipan). Le musée est construit en forme de pyramide tronquée, qui rappelle un peu celles que les gens bâtissaient ici. Il regroupe tous les "trésors" (à ce jour le plus important du Pérou) qui ont été trouvés dans une tombe/pyramide de plusieurs étages un peu plus au nord, près de la ville de Sipán. Cet édifice particulier comprend les tombes de plusieurs générations de chefs, le plus ancien étant tout en dessous et le plus récent au dessus. Malheureusement les constructions en adobe (briques de boue) ont mal résisté au temps et ce qu'il reste de ces pyramides est plutôt comparable à un gros tas de sable et de boue dégoulinante séchée.

     

    Celui qui est surnommé le Seigneur de Sipán est le plus récent. Il a été enterré avec ses 3 femmes, 4 hommes (un gardien à qui on a coupé les pieds pour ne pas qu'il quitte son poste, le chef de sa garde personnelle, un porte drapeau et un surveillant), un enfant, 2 lamas et un chien. Certain ont été sacrifiés lors de la mort du seigneur, d'autres étaient morts avant puis déplacés dans sa tombe. Celle-ci contient également un nombre incalculable de bijoux en tous genres (boucle d'oreille, colliers...), d'attributs de roi (sceptre, coiffe...) et de poteries. Mes pièces préférées étant les boucles d'oreilles à sa propre effigie!

     

    Le Seigneur de Sipán faisait partie de ce qu'on appelle la civilisation Moche (ou Mochica), qui était présente 1 000 ans avant les Incas (entre les Ier et VIIème siècle) et qui occupait le désert de la côte nord du Pérou. Un système d'irrigation très développé leur a permis de prospérer dans le coin.

     

    La visite est intéressante, le musée est d'ailleurs considéré comme le meilleur du Pérou et le trésor comparé à celui de Toutankhamon. Il est construit sur 3 étages : le 1er consacré à la culture Mochica, le 2ème au Seigneur de Sipán et le 3ème au vieux Seigneur de Sipán (un arrière arrière arrière grand père qui n'a rien à envier à son successeur!) Malheureusement les photos sont interdites à l'intérieur donc si vous voulez voir ce qu'il contient, vous savez ce qu'il vous reste à faire! (Bon allez, je suis sympa, j'ai fait quelques recherches pour vous sur internet...)

     

     

    Musée du Seigneur de Sipan      Le Seigneur de Sipan      Reconstiturion de la tombe du Seigneur de Sipan

     

    Un collier de cacahuettes moitié or moitié argent      L'une des boucles d'oreille

         

    Nous prenons ensuite la direction de Trujillo, ou plutôt Huanchaco. C'est ici que nous passerons nos nuits, en bord de plage. Trujillo à deux attraits à nos yeux : les sites de Chan-Chan et de la Huaca de la Luna et étant la troisième ville du pays nous pensons pouvoir y trouver de nouveaux pneus.

     

    Bateaux de pêche typiques de la région

      

    Avec Chan Chan nous sommes en présence d'un site de la civilisation Chimú. Ceux-ci sont arrivés après les Moche et ont été éliminés par les Incas au XVème siècle. Chan Chan a tout de suite attiré mon attention lors de nos recherches. Ici les murs en adobe sont décorés de gravures : écureuils, poissons et oiseaux principalement. Le ticket d’entrée (S/10 soit 3€) permet l’accès à 3 sites différents et un musée (qui n'a RIEN à voir avec la beauté de celui du Seigneur de Sipán.) Les sites sont parfaitement restaurés et méritent tout à fait leur inscription à l'UNESCO.

     

    Chan Chan      Chan Chan      Chan Chan

     

    Chan Chan      Chan Chan      Chan Chan

     

     

    La Huaca de la Luna, tout comme la Huaca del Sol juste à côté, sont issues de la civilisation Moche (avant les Chimú donc, les mêmes que le Seigneur de Sipán, vous suivez?).

     

    Le mot huaca est d'origine quechua et signifie « lieu sacré ». La luna, c'est la lune mais les Moche ne la vénéraient pas, ni le soleil d'ailleurs. Leur dieu principal était Ai-Apaec, le dieu de la montagne. Ce sont les premiers archéologues qui ont nommé le site ainsi en référence à Teotihuacan au Mexique (vous vous souvenez? On y était il y a quelques mois! Il y a là bas la pyramide du soleil et celle de la lune.)

     

    Ici, tout comme à Sipán, les pyramides tronquées en adobes n'ont pas trop apprécié le passage du temps et si on n'y prête pas attention on peut croire à de simples tas de boue dus à un chantier non loin. Seulement en y regardant de plus près on se rend vite compte que cette Huaca de la Luna est décorée, et plutôt joliment d'ailleurs! Des représentations répétitives d'Ai-Apaec, très colorées, se suivent sur les murs. Celui de l'entrée principale est particulièrement magnifique, les gravures et couleurs y sont plutôt bien conservées / restaurées.

     

    Le site comprend 5 « étages ». Cinq constructions les unes sur les autres. Cinq pyramides agencées comme des poupées russes. Chaque niveau recouvrant l'ancien.

    Ce site était un lieu de culte pour les Moche qui y venait faire des offrandes aux Dieux. Les sacrifices d'animaux et humains étaient monnaie courante. Lors des sacrifices humains, deux guerriers s'affrontaient, chacun ayant une sorte de chapeau sur la tête. Le gagnant était celui qui arrivait à faire tomber le chapeau de l'autre et à l'attraper par les cheveux.

     

    Là aussi il y a un très joli musée, rempli de poteries trouvées sur le site. Malheureusement, là aussi les photos sont interdites... Vous savez donc ce qu'il vous reste à faire!

     

     

    Huaca de la Luna      Huaca de la Luna      L'entrée principale de la Huaca

     

    Un mur intrigant où l'on peut voir un barbu avec une couronne (les indigènes n'en portaient pas et on peut les qualifier d'imberbes)      La Huaca del Sol (au fond à droite) vue depuis celle de la Luna      La Huaca del Sol

     

     

    Entre deux sites archéologiques on prospecte pour des pneus. La décision a été dure à prendre mais nous les avons finalement changés. Dure à prendre par ce que c'est une somme tout de même et dure aussi par ce que les autres étaient capables de faire encore quelques kilomètres. Seulement il est prévu qu'on fasse beaucoup de route de montagne dans les prochain temps et c'est toujours mieux d'attaquer avec des pneus neufs (surtout maintenant qu'on a aussi des plaquettes de frein toutes neuves!)

     

    Pour ceux que ça intéresse nous avons opté pour des General Tire Grabber AT2 en 265/70/R16, des pneus dit "mixtes" étudiés pour une conduite moitié asphalte, moitié piste (ceux que nous avions avant étaient plus taillés pour la piste, mais seulement disponibles à Lima et pour le double du prix !!)

    Laurent est juste un peu "concerné" par la taille de ces nouveaux pneus. Nos anciens mesuraient 75 de hauteur et non pas 70 ce qui fait qu'en cas de crevaison nous devrons rouler avec deux pneus de tailles différentes sur un même essieu (on ne veut pas changer la roue de secours). La vendeuse le rassure : "C'est des pneus neufs, vous n'allez pas crever de si tôt!"

     

     

    Laurent qui se fait du soucis pour sa voiture : les cowboys de garagistes ont posé les crics n'importe où      Pendant ce temps j'observe les chiots dans un coin du garage      Les garçons de la famille ont eu de nouvelles chaussures!

     

     

    Pour en revenir à nos sites pré-incas, en voici un dernier : Chavín qui doit son nom à la ville de Chavín  de Huantar où les ruines les plus importantes ont été trouvées. Ce site se trouve à l'est de la Cordillère Blanche, soit bien éloigné de la côte mais je préfère regrouper toutes nos visites « culture » dans un seul article. De plus la culture Chavín  se retrouvait principalement sur la côte Pacifique (là où on retrouve les Chimú et les Moche ensuite).

     

    La culture Chavín (-1 000 à -200) est l'une des plus anciennes du Pérou et le site est surnommé "le berceau des cultures andines". On venait de tout le Pérou, l'Equateur et la Bolivie actuels pour profiter des connaissances regroupées ici (mathématiques, astronomie, ingénierie hydraulique...)

     

    La société était axée sur le culte du jaguar et pour être au plus proche des esprits, ils consommaient le San Pedro, un cactus hallucinogène. Il semblerait que la femme tenait une place très importante et que la plupart des prêtres étaient des femmes.

     

    Le site de Chavín, qui est composé de deux pyramides (le vieux temple et le nouveau temple), est surtout connu pour El Lanzón (un monolithe gravé représentant un Dieu enfoui dans une pyramide labyrinthique) et les têtes sculptées que l'on trouve tout en haut de cette même pyramide. Elles représenteraient tous les stades de transformation d'un « sacerdote » pour devenir un jaguar après consommation du San Pedro.

     

      

    Chavin      Chavin      Chavin

     

     

    Les sites pré-inca du nord du Pérou


  • Commentaires

    1
    mémé lolo
    Samedi 7 Novembre 2015 à 18:38

    moi je me demande bien pourquoi tu insistes sur le fait que vous n'allez pas crever avec des pneus neufssarcastic

    2
    Christian
    Samedi 7 Novembre 2015 à 19:11

    Pas de nouvelle de Zorino ?

    3
    mamie cricri
    Dimanche 8 Novembre 2015 à 12:19

    voilà de la lecture....de quoi passer une bonne partie de l'après midi.....de belles photos à admirer !!!!   bonne continuation dans votre expédition....  et beaucoup de bises  à vous partager

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :