Du 27 au 29 décembre 2015

Traverser la frontière pour le Chili n’est pas une mince affaire. Les Chiliens sont peut être les douaniers les plus enquiquinant du continent. En effet, un bon nombre de denrées et d’objets sont interdits dans leur pays (on parle là des fruits et légumes mais aussi du miel, des objets en bois ou fabriqués à partir de parties animales…) bref nous abordons la frontière avec appréhension. Vont-ils prendre les souvenirs en calebasse achetés en Equateur ? Et les quelques herbes que nous avons pour assaisonner ? Nous savons que pour les œufs par exemple il n’y a pas de soucis s’ils sont durs. Notre dernière soirée avant de passé la frontière a donc été une opération « vidage de frigo » avec Sissi et Günter, un festin de charcuterie !

Nous avons passé la nuit à environ 10km de la frontière et nous sommes prêts à affronter notre 13ème pays dès l’aube (comprendre 8 ou 9h). Nous avons notre premier choc quand nous voyons la file de camions qui fait la queue. Sachant qu’avant d’être au Chili il y a toujours ces 10km à parcourir, on s’inquiète un peu.

On dépasse bien sûr la file, comme toutes les voitures qui arrivent derrière nous et on s’arrête devant le portail pour demander les douaniers Boliviens où rendre notre permis d’import de la voiture. Ils nous donnent des papiers à remplir et nous envoie dans un cyber café pour en remplir d’autre en ligne. Incompréhension totale et au bout de 15 minutes on se rend compte que nous pouvons passer comme ça, tout se fait plus loin, côté chilien… 

On fait tamponner nos passeports et rendons notre permis d’importation aux guichets boliviens. Il est maintenant temps de suivre la procédure inverse côté chilien. 

Je ne sais pas comment on se débrouille mais on arrive toujours en même temps que des bus chargés de touristes et nous retrouvons avec des files d’attente à rallonge. Heureusement ici il y a un guichet spécial pour les bus.

Tout se passe plutôt bien. Même l’inspection de la voiture que nous craignions se déroule bien après leur avoir expliqué que ce n’était PAS possible de sortir TOUTES les affaires de la voiture. Ils prennent nos citrons et notre miel et nous voici prêts à demander les permis d’import.

C’est là que tout a capoté. Sissi et Günter (qui nous ont suivi durant toute la procédure pour profiter de notre espagnol) disparaissent 10 min et reviennent en nous expliquant qu’ils ont du passer à un autre guichet et qu’ils ont eu un autre tampon dans leur passeport. On jette un coup d’œil et nous rendons compte qu’ils viennent de recevoir leur tampon de sortie ! Probablement le plus court séjour au Chili de toute l’Histoire. Peut être 20 minutes en tout.

Bon ben il faut reremplir le petit papier pour entrer et refaire la queue. Heureusement un douanier (qui devait s’ennuyer) a décidé de donner un coup de mains à ces deux gringos.

Nous voici à présent au Chili dans les règles de l’art après presque 2h à la douane (ce qui n’est pas si mal). 

Notre première destination sera la ville (village) de Putre, car il est 14h00 et il commence à faire vraiment faim. En arrivant nous découvrons une ville endormie, limite fantôme (c'est dimanche, ET au milieu de l'heure de la sieste). A la recherche d'un endroit pour manger, nous atterrissons dans le seul resto ouvert, et finissons avec un menu du jour à 6500 pesos (environ 8€) par tête, je vous raconte pas l'humeur de Laurent!! Sa première impression du Chili est faite, elle ne sera pas bonne :)

Nous faisons route, toujours accompagnés de Sissi et Günter, vers le salar de Surire sur recommandations de nos amis Allemands Veronika et Michael qui l’ont fait quelques années plus tôt. Pour ce faire nous traversons le superbe parc national de Lauca. 

Dans notre guide il est fait mention de la présence de nandous dans les environs. Il n’en faut pas plus pour que je passe la matinée à scruter le moindre buisson pour voir si ce ne serait pas cette petite autruche américaine. En réalité ce n’est pas si petit que ça et lorsque j’aperçois un rocher bien rond avec un long cou je n’ai pas de doutes ! 

Nous passons l’après midi près de thermes et nous avons la surprise de voir Sabine et Andy arriver. Ils étaient restés un jour de plus en Bolivie pour faire la route de la mort.

Ces thermes sont en fait l'équivalent des piscines d'eau bouillante pleines de bactéries multicolores, sauf qu'aux USA il y a des barrières et des rangers tout autour et qu'ici il n'y a personne et la baignade est ouverte! Il n'en faut pas plus pour notre premier bain thermal à plus de 4000m d'altitude! C'est super sympa, si on met de coté l'odeur d'œuf pourri qui nous collera à la peau pendant les 15 prochains jours et l'épreuve de la sortie de bain sous des énormes bourrasques de froid glacial... Laurent retournera tout de même à l'eau le lendemain avec Günter, car "c'est le plus beau jacuzzi du monde!!"

Nous prenons ensuite la route vers le sud (et oui toujours) avec un petit passage en Bolivie sur quelques kilomètres mais ici ni barrière ni douaniers, c’est juste un « hasard » de la route mais il y a tout de même un panneau !

Après ce petit passage éclair au Chili (tout juste 3 jours), nous retournons vers la Bolivie où le salar de Uyuni et la route des lagunes nous attendent.